Nichée en plein de cœur de la rue des Récollets, se trouve une petite boutique.  Approchez et laissez votre regard vagabonder à travers la vitrine décorée par des petits objets en terre cuite et des lampes aux formes étranges. Son créateur se cache sans doute dans le fond, dans son atelier où il donne vie à ses idées. Nous avons passé le pas de la porte de cette petite boutique et découvert son univers entre Nevers et montagne.

Présenté comme « designer faïencier », nous sommes de suite surpris : pas de bleu typique, d’assiettes aux décors traditionnels ?! Clément (Boutillon) utilise la technique de la faïence mais au service de son inspiration, de sa création qui est, il faut le dire, bien loin de Nevers. C’est dans les montagnes et dans ses treks qu’il se ressource et puise ses idées. On vous l’a dit, bien loin de la Nièvre quoique le Morvan a quelques sommets à offrir ! La montagne lui inspire même une finition « Glacier », une teinte blanche et noire qui rappelle un pic enneigé en plein hiver. Cette finition donne un aspect unique à chacune de ses pièces.

Finalement, ce n’est pas étonnant de trouver sa boutique dans une rue qui mène à la Butte, le quartier le plus en hauteur de la ville …

La tête dans les montagnes, il s’est pourtant ancré à Nevers, lieu de ses racines. Ce jeune homme de 28 ans a grandi ici et fait ses classes à Alain Colas. A Paris, auprès de Kossi Aguessy, designer et artiste qui le repère durant ses années de master, Clément commence sa carrière. Il le pousse à s’intéresser à l’artisanat et au design produit. Pendant deux ans, il travaille et apprend beaucoup au côté de l’artiste togolais. Lorsqu’il revient de Paris, notre Neversois s’installe dans la maison familiale et commence une petite formation auprès de Carole Georges. C’est avec elle qu’il apprend à maitriser la matière qui donne vie à ses objets. Il installe alors, dans la grange de ses parents, son premier atelier, où naitra son premier objet conçu de ses mains : une lampe, la Méduse.

S’il reprend la technique, le concept de la faïence de Nevers n’est pas présent dans son œuvre. En effet, le décor disparait au profit de l’objet. C’est une approche plus moderne, plus réfléchie et intellectualisée mais qui perpétue la technique neversoise.

En fait, ses faïences sont des appels à la méditation, au calme et à la quiétude comme l’on pourrait trouver en montagnes. Une invitation à gravir des sommets tout en restant dans la Nièvre … Cela ne se refuse pas !

Je pourrais continuer de vous parler de son parcours, de ses œuvres mais les mots ne seraient plus les miens et ceux-ci sont bien plus mélodieux dans sa bouche. Alors plutôt que d’écrire une montagne de phrases, poussez la porte de sa petite boutique (enchantée ?) et allez à la rencontre de Clément.